Rachid Belaïd, délégué général de l’Abef : «L’implantation des banques à l’étranger est d’un grand apport»

Le délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (Abef) a fait savoir ce lundi que la modernisation du secteur des finances est enclenchée, soulignant qu’une dynamique de développement sur plusieurs aspects est d’ores et déjà constatée.

Rachid Belaïd a évoqué sur les ondes de la radio nationale le dernier événement marquant l’actualité de la sphère bancaire, à savoir l’implantation de banques algériennes à l’étranger. Il a indiqué que l’internationalisation des banques en Mauritanie et au Sénégal, sera d’un apport important pour les opérateurs économiques, soulignant que l’opération se poursuivra dans le temps et dans d’autres pays là où un intérêt économique se fera sentir. Il n’a pas écarté l’éventualité d’installation en Côte d’Ivoire et au Nigeria.

Dans ce sillage, l’option de la mise en place d’un consortium composé de quatre banques (BEA, BNA, CPA et Badr) vise, selon lui, la mutualisation des efforts et le partage de l’expérience, précisant que l’orientation donnée à ce dernier est, outre l’accompagnement des entreprises qui souhaitent s’internationaliser, d’intervenir sur l’activité conseil. Pour ce qui est de la destination Europe, le délégué de l’Abef a fait savoir que la BEA gère ce dossier qui, d’après lui, «avance bien». «L’implantation ailleurs comme en France pourra se faire en fonction du volume d’affaires et de la présence de la communauté algérienne dans ces pays», a-t-il indiqué.

L’autre fait marquant l’évolution du secteur bancaire est  l’avancement réalisé dans le domaine de la monétique. Pour donner de l’appui à ses dires, il a fait savoir que le retrait via les ATM (distributeurs automatiques des billets) connaît des courbes ascendantes. «Au mois d’août, nous avons enregistré 3.770 opérations alors qu’en 2016, le nombre ne dépassait pas les 1.376», a-t-il indiqué, soulignant que le nombre de 15 millions de cartes CIB et Dahabia opérationnelles est «encourageant». Pour ce qui est des activités de paiement, Belaïd a informé que le nombre de TPE est passé de 5.049 en 2016 à 5.848 actuellement.

«Ceci reste encore insuffisant», a-t-il reconnu, avant de préciser que la Société de services bancaires (SSB), s’appuyant sur des prestataires agréés par la groupement d’intérêt économique monétique (GIE Monétique), a finalisé l’installation d’un portail et vise une implantation massive des TPE au niveau des commerces et des entreprises. Créée en 2017 par six banques publiques (BEA, BNA, CPA, la BADR, la CNEP et la BDL), la SSB a pour missions essentielles de proposer des solutions de paiement et de services liés aux transactions interbancaires et à la monétique, en vue de contribuer à la modernisation des technologies et des services bancaires.

Belaid a fait savoir que plus de 1,7 million d’opérations ont été enregistrées en août uniquement contre 7.366 en 2016. «Encore une fois, c’est insuffisant. C’est la raison pour laquelle nous travaillons sur deux chantiers parallèles, à savoir le déploiement massif des TPE et le lancement en décembre de la switch mobile décembre à la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim) pour des paiements mobiles», a-t-il signalé, indiquant qu’un projet pilote est envisagé dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah à Alger. Il a fait savoir qu’Algérie Poste apporte sa contribution pour booster l’introduction du e-paiement, en produisant des cartes pour son compte et aux banques. «Elle vient de délivrer 300.000 cartes», a-t-il informé. Le délégué de l’Abef a fait savoir que certaines banques sont en avance dans le processus de la mise en service de leur système d’information.

S’agissant du financement de l’économie, il a indiqué que 75% des crédits sont consacrés à l’investissement et 25% à l’exploitation. «Nous sommes dans une tendance de financement de projets à moyen et long terme», a-t-il précisé. Il a fait savoir que sur les trois dernières années,  l’accompagnement des banques uniquement à l’investissement a été de l’ordre de 2.000 milliards de dinars. Avec le nouveau code de l’investissement, les banques se mobilisent pour accompagner cette dynamique, a-t-il assuré.

Wassila Ould Hamouda